dimanche 27 mars 2011

Yakushima (屋久島) ou sur les traces de Miyazaki...

A une centaine de kilomètres de Kagoshima se trouve une petite île classée patrimoine mondial par l'UNESCO depuis 1993. La raison ? Grâce à son isolation, sa terre d'origine volcanique et son climat tempéré (il ne fait jamais moins de 8° C et il peut dit-on « 35 jours par mois »), elle est recouverte d'une des plus anciennes forêts au monde. Certains cèdres ont un age estimé entre 4000 et 5000 ans, voire plus de 7000 pour un en particulier le « Jômon Sugi ».

Miyazaki s'est inspiré d'une partie de parc Shiratani pour son film « Princesse Monoké ». Après Kata Tjuta à Ayers Rock (pour « Nausicaä ») et le parc Paronella à Cairns (pour « Le château dans le ciel ») je me devais d'y faire un saut.

Profitant d'un lift proposé par la sœur de Sayaka, je parviens à embarquer à 7.45 du matin sur un des bateaux rapides au port de Kagoshima. L'aller-retour pour la journée me coûte 12800 ¥, le prix est aussi élevé car les trajets ne durent qu'une heure et demi et leur fréquence assez faible.

Arrivé au port de Miyanoura, je prends un bus en direction de Shiratani. La route d'accès est splendide ! Elle grimpe tout en zigzags sur une quinzaine de kilomètres et se rétrécit même par endroit à une seule voie. Le chauffeur est obligé de s'arrêter une fois pour laisser passer une biche accompagné de son faon et une autre fois pour regarder des singes blancs aux visages rouge se réchauffer au bord de la route.

L'admission du parc est de 300 ¥ seulement pour couvrir les frais de maintenance essentiellement, avec en prime une jolie carte postale offerte. J'entame dès lors une ballade de plusieurs heures.






J'atteins la forêt de Miyasaki et avec une pointe de déception toutefois, je constate que l'auteur s'est inspiré en effet de l'ambiance qui y règne : les mousses sont épaisses et recouvrent les roches, le sol, les arbres et l'eau ruisselle abondamment de tout côté. L'impression doit être plus forte en plein été où la végétation est plus dense. Le spectacle est néanmoins superbe et j'en suis ravi.



Je réserve comme dernière attraction de la visite le plus vieil arbre du parc. Le « Yayoisugi » est un cèdre vieux de 3000 ans. Malheureusement le point de vue n'est pas terrible...



Maxou au Japon !

samedi 26 mars 2011

Kamo et ses environs

Kamo est connu de tout le Japon pour son arbre vieux de 1500 ans, le plus large du pays à la circonférence de plus de 30 mètres. Il se situe à côté du très joli temple Shintoïste de la ville.


Le passé volcanique de la région de Kagoshima a laissé un paysage très accidenté où des plaines circulaires alternes avec de petits massifs montagneux.



Je déjeune en compagnie de Sekito et Sayaka dans un restaurant de Kamo au design lounge japonais d'une superbe simplicité. Il faut bien entendu se déchausser à l'entrée et s'asseoir sur les tatamis comme à la maison. Le repas est succulent : riz aux algues et crevettes, soupe miso très claire mais très parfumée, brochettes de légumes et de poisson, omelette préparée de telle façon qu'elle se mange à la cuillère (consistance d’œufs au lait !), thon rouge, avocat servi avec d'autres algues ou encore tofu aux épices. Tout cela pour à peine 9 euros !
Au passage la soupe miso n'est pas du tout considérée comme une entrée au Japon mais bien comme un met principal.

Le dîner est lui aussi une surprise : du poulet crû ! Spécialité de Kagoshima, c'est le seul endroit au Japon (peut-être au monde qui sait?) où l'on a l'habitude d'en manger. Ce tartare se déguste avec du gingembre trempé dans du vinaigre japonais. Délicieux !

mardi 22 mars 2011

Le travail à l'école

Sekito et moi finissons le plancher de la tente qui servira de jardin d'enfant. Nous avons travaillé toute la journée au grand air en écoutant sa musique classique favorite.
Le déjeuner apporté par Sayaka et sa mère est un vrai régal, comme à l'accoutumé d'ailleurs. Typiquement japonnais il se compose de soupe miso, de boules de riz (de différentes saveurs) et d'un bouillon de poisson et légumes.




Le soir nous allons tous au bain public de source chaude ou onsen. Le Japon est le pays des onsen et comme c'est mon premier du genre cela permet de me familiariser avec ses manières. La plus importante est de se laver soigneusement avant de rentrer dans les bains : assis chacun dans sa petite cabine sur un tabouret, je trouve cela assez comique.
Je met en pratique la technique de la serviette repliée et posée sur la tête que j'ai vu maintes fois dans certains mangas. Cela me vaut l'étonnement de Sekito qui me croît du coup un habitué des onsen !


Sekito et Sayaka

dimanche 20 mars 2011

La chandeleur à Kamo

Ce soir je cuisine des crêpes pour Sayaka, Gabriel et Sekito. J'ai acheté pour l'occasion un assortiment de trois fromages : un camembert venant d'Allemagne, une part d'emmental de Suisse et un chèvre de Hollande, mais aucun français ! Je ne m'en suis malheureusement rendu compte qu'en arrivant à la maison.
Le repas est une réussite et parmi les fromages, le chèvre remporte le plus de succès chez mes japonais. C'est la première fois qu'ils en goûtaient autant ! Comme dessert des crêpes au chocolat fondu sont servies...

Gabriel retourne demain matin en Arizona, il aura passé ici près de trois mois mais les récents événement l'ont incité à rentrer plus tôt que prévu.

samedi 19 mars 2011

Kagoshima (鹿児島)

Je profite que Sayaka aille travailler en ville pour visiter Kagoshima. J'ai toute l'après-midi devant moi, cela me laisse amplement le temps d'en faire le tour. Je commence par marcher jusqu'au Sengan-en, l'ancienne demeure de la famille Shimadzu, datant du 19ème siècle. Même en cette période le jardin est magnifique et bon nombres de points du vue permettent de contempler l'île Sakurajima et son volcan actif. C'est d'ailleurs pour ces derniers que l'endroit a été choisi. Pour la petite histoire Shimadzu Nariakira était très intéressé par les cultures étrangères et s'inquiétait d'une colonisation par les grandes puissances occidentales. Il aura surtout contribué à la modernisation du mode de vie Japonnais.





La région de Kagoshima abrite bon nombre de spécialités culinaires. Tout d'aboard son gâteau à la patate douce, le « high collar imo » (サツマイモ ou satsumaimo), est de reonommée nationale. C'est absolument délicieux ! Son nom vient du fait qu'il est de forme cylindrique assez petit, avec de hauts bords.
Le tofu de Kamo a reçu bon nombre de récompenses et est réputé pour être l'un des plus savoureux du pays. Sayaka m'apprend d'ailleurs qu'au Japon la dureté du tofu diffère selon la latitude. Alors qu'il est très moelleux au nord, il est le plus résistant à Okinawa. Il faut se servir d'une planche à découper pour pouvoir le trancher. Je n'ai malheureusement pas plus d'explications sur ce phénomène...
Enfin le schochû, un alcool de patate douce, fait aussi parti des spécialités. Il ne me reste plus qu'à y goûter !


Le français encore utilisé ! Cette fois-ci par les salons de coiffure...

jeudi 17 mars 2011

La maison-école de Sayaka

Pour le dernier jour d'école, Sekito, un ami artiste de Sayaka, vient décorer la pièce qui sert de salle de classe. Demain commencent en effet les vacances du printemps.
Il utilise tout un stock de tissu qu'il a spécialement ramené pour donner une ambiance très particulière.
Au passage l'inscription affichée au mur signifie (grosso modo) "la sérénité de chacun apporte la paix dans le pays".


Voici à quoi ressemble la maison-école de Sayaka. Elle loue pour l'instant cette magnifique demeure de samouraï jusqu'au début de la semaine prochaine. C'est pour cette raison qu'elle construit une classe et un jardin d'enfant dans la forêt.




Un shoji traditionnel : futons, tatamis, boiserie et panneaux en papier

lundi 14 mars 2011

Yôkoso Kagoshima e ! ようこそ鹿児島 へ !

Malgré les blackout annoncés, le manque de train comme un jour de grève terrible à Paris et la menace d'un emballement des autres réacteurs à Fukushima, beaucoup de japonais continuent à travailler comme si de rien n'était.
Les trains sont bondés et j'assiste au compactage des voyageurs opéré par les agents de station aux gants blancs. Pour remplir au maximum les rames et faire en sorte surtout que les portes se ferment, ces derniers poussent les malheureux salary men dans les wagons... Je n'en reviens pas.
Pour éviter le traumatisme j'emprunte des chemins détournés en prenant plusieurs métros et en marchant entre certaines correspondances. C'est avec plusieurs heures d'avance que j'arrive à l'aéroport d'Haneda. Soulagé d'y être parvenu !
Autant dire que c'est sans surprise que les vols pour le sud du pays affichent complets, il m'aurait été sans aucun doute impossible d'acheter aujourd'hui mon billet. J'ai finalement un peu de chance dans tout ça car le mien était planifié depuis un moment...

Je décolle à 15.10. Il faut un peu plus de deux heures pour atteindre Kagoshima.
Une demi-heure de bus plus tard j'arrive dans la petite ville de Kamou où Sayaka, mon hôte de WWOOFing m'attend avec Gabriel un autre WWOOFer de 19 ans venu d'Arizona. J'ai prévu d'y passer deux semaines dans l'optique d'apprendre le japonais mais aussi de le vivre.

Pour information le WWOOF signifie World Wide Opportunities on Organic Farms. C'est un réseau mondial d'organisations par lequel des bénévoles aident des fermiers en contrepartie du gîte et du couvert.
Cela n'est pas réservé qu'aux fermiers car dans mon cas je participe à la construction d'une nouvelle école.
Sayaka en dirige une de type « à domicile ». Sa dizaine d'élèves suit le programme officiel mais en dehors du circuit public. Ils ont en plus des activités extra-scolaires comme du bricolage ou de la danse.

dimanche 13 mars 2011

Asakusa (浅草)

Malgré la catastrophe nucléaire de Fukushima, Takako et moi avons décidé de nous promener dans Asakusa. Les vents sont défavorables à Tôkyô, il n'y a donc aucun risque d'avoir des retombées sur la ville quelques soient.

Asakusa est connu pour son temple bouddhiste "Sensô-ji" dédié au bodhisattva Kannon, ainsi que sa rue commerçante "Nakamise" située entre les deux portes d'entrée.
La rue est un vrai attrape-touristes mais elle me donne plein d'idées d'achats. Reste à savoir si j'y reviendrais...




J'ai appris par le propiétaire de la guest house qu'il y a une bonne vingtaine d'années auparavant, le gouvernement a affirmé que Tôkyô survivrait au même genre de cataclysme. Mais c'est seulement depuis peu qu'il s'est contredit. Si le Big One survenait (comme celui attendu en Californie au niveau de la faille "San Andreas") la ville serait rasée ou au mieux très endommagée comme Kobe l'a été. Tout cela n'a rien de rassurant et les Tôkyôites n'ont pas l'air de s'en soucier.