Yôkoso Beppu e ! ようこそ別府 へ !

Je quitte Sayaka sur le bord du quai après trois semaines passées en sa compagnie et celle de Sekito. J'ai vraiment apprécié les moments avec eux et j'espère les revoir à Paris un jour ou l'autre. Mon seul regret est de ne pas avoir plus avancé sur le chantier car la majeure partie de cette semaine a été consacrée au déménagement. Ne me reste plus qu'à attendre les clichés finaux de Sayaka...

J'embarque à Kagoshima dans le Shinkansen de 10.30 direction Kokura où une correspondance m'attend pour Beppu. La ville est connu pour ses innombrables onsen et surtout pour 8 de différentes couleurs surnommés les "enfers".

C'est la première fois que j'emprunte ce célèbre train à grande vitesse. J'en suis épaté et les japonais peuvent en être effectivement fier : rapide, fiable, ponctuel et silencieux. Celui que j'ai (type Hikari) donne l'impression de tout juste sortir d'usine... Plusieurs sortes de Shinkansen circulent à travers le pays (selon leur région d'appartenance) : Hiraki, Sakura, Nozomi (le plus rapide 300 km/h), etc.

D'ailleurs un tout nouveau est entré en service début mars reliant Tôkyô et Shin-Amori dans le nord du Japon. Avec un "nez" de 15 mètres, 320 km/h au compteur, suspensions actives et système pendulaire pour les rames (concernant le TGV l’ingénierie française a préféré incliner les voies dans les courbes), il est le fleuron de la gamme. Je n'aurai sans aucun doute pas la chance d'y monter à bord...

Pour les chanceux touristes et eux seulement, le Japon met à disposition le "JR pass". Il permet de prendre n'importe quel train/bus/ferry (hormis quelques exceptions) estampillés JR (Japan Rail) pendant une période limitée (7, 14 ou 21 jours) sans avoir à débourser plus que ce qu'il a coûté. Muni de ce dernier je n'ai eu qu'à le présenter au guichet pour grimper dans les deux trains d'aujourd'hui. J'ai bien l'intention d'en faire usage le plus souvent possible !

Par l'intermédiaire de Sekito la chambre d'une de ses amies m'est prêtée dans une guest house. Rustique et sans grand confort (il n'y a pas de douches), l'ambiance est néanmoins conviviale, le quartier aux alentours très calme et surtout la gare toute proche.

En me baladant dans le quartier pour m'occuper (le temps n'est pas terrible et la journée déjà bien entamée), j'observe de la rue le chef d'un petit restaurant préparer dans sa cuisine du soba, la dernière catégorie de nouilles japonaises. Cette fois-ci la pâte est à base de sarrasin. Il m'invite à le regarder de plus près. Le coup de main est assuré, il n'y a pas à en douter. Après avoir roulé la pâte pour atteindre l'épaisseur requise, le chef l'a repliée plusieurs fois en étalant pas mal de farine entre chaque couche pour éviter l'amalgame. Viens ensuite l'étape la plus délicate : le découpage.

Je m'en fais servir un bon bol le soir même cuit tout simplement dans un bouillon et ce pour la modique somme de 500 ¥. Le dernier moment de la journée est le passage à l'onsen du coin après le repas. 100 ¥ ! Je pense ne pas trouver moins cher dans tout le Japon. Certes c'est une nouvelle fois rustique (un seul petit bain et l'eau pour se laver est à puiser à même ce dernier) mais tellement traditionnel et surtout bien loin de ceux réservés aux touristes :-)

Même Batman a son train !